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Histoire, actualité et sentiments

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22 septembre 2011

Corruption

S'il y a des moments où je sais à quoi sert l'histoire, c'est quand la politique contemporaine déraille, ou qu'elle ne fonctionne plus. Et s'il y a une chose qui semble évidente, c'est que le mal qui ronge les démocraties jusqu'à l'os, c'est la corruption. Et la corruption dans un système politique, c'est la négation du bien public, c'est passer l'intérêt individuel au-dessus de l'intérêt collectif, c'est faire de l'engagement politique un dévoiement. 

Qu'un homme politique soit ambitieux, heureusement... C'est sans aucun doute un des moteurs de son engagement. Qu'il soit malin, voire retors, oui, c'est aussi un des éléments de sa réussite, mais s'enrichir ou enrichir son parti en détournant des fonds publics et privés, c'est juste une déviation dont les conséquences sont dramatiques pour la démocratie.

Que nous montre l'Histoire ? Que la corruption finit par détruire les systèmes politiques, quelqu'il soit. Que les démocraties corrompues sont la proie de toutes les attaques des extrêmes.
Les années Trente en sont un exemple. Alors que la crise économique commence à toucher la France et que les tensions internationales redeviennent une préoccupation essentielle, le gouvernement est touché par l'Affaire Stavisky. Cela donne aux ligues et aux partis d'extrême droite une raison de manifester et de demander la chute d'un régime censé donner liberté, égalité et fraternité, pour le remplacer par un totalitarisme.

Avant, lors des grandes affaires de corruption, les hommes politiques touchés étaient mis à l'écart ; parfois, leur carrière était brisée. Lors du scandale de Panama, le ministre de l'Intérieur, Émile Loubet, donne sa démission, nombre de ministres n'ont plus jamais retrouvé de postes et un des responsables, le ministre des Travaux publics Charles Baïhaut, est condamné à cinq ans de prison. Georges Clemenceau, touché par le scandale pour avoir touché de l'argent est écarté de la vie politique pour dix ans ; il ne doit son retour qu'à son engagement dans l'Affaire Dreyfus.

Mais, aujourd'hui, il semble que la proximité entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire est telle, qu'il est impossible de s'attaquer au mal. L'ancien président Chirac, mis en cause dans plusieurs affaires, échappent à la justice pendant tout son mandat et parvient à ne pas assister à son procès ; les procureurs de la république, dans leur réquisitoire, érigent même la gestion de la ville de Paris en modèle. Même le Figaro s'en indigne. De même, les comptes de la campagne de M. Balladur de 1995 ont été approuvé sans rien à redire par le Conseil constitutionnelle alors qu'aujourd'hui la justice s'interroge sur de possibles rétrocommission. Enfin, à Marseille, le président de la région, M. Guérini, est accusé de corruption, mais s'il se met en congé du Parti socialiste, il ne démissionne pas de son poste.

Que nous montre parfois l'histoire ?
Que certains concepts pourtant développés en France ne sont pas appliqués. Ainsi, la séparation des pouvoirs que Montesquieu met en avant comme élément essentiel d'un système politique vertueux.
Que la vertu érigé comme principe révolutionnaire, et qui a connu de sanguinaires dérives, reste une qualité cardinale pour le bien public, si elle est tempérée par la raison.
Qu'une république ne peut survivre longtemps à la corruption des hommes qui la dirige.

Aussi, si l'Histoire a une vertu, c'est celle d'être une médecine de la politique. Elle peut en montrer les dérives les excès et les erreurs. Aux hommes politiques d'en tenir compte dans la direction du pays. 

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31 juillet 2011

Entrée en Master : regard rétrospectif sur la licence

L'entrée en Master est l'occasion d'un regard rétrospectif sur les enseignants et les enseignements suivis.

Les trois années de licence semblent destinées à donner à la fois un bagage général de connaissance historique et une formation méthodologique. Ça été le cas : un enseignement riche et passionnant. Cela grâce notamment aux enseignants. 

Les professeurs de L3 d'histoire ont tous été remarquable, autant les enseignants des cours magistraux que les chargés de TD. 
En L1 et L2, il y a plus de contraste. Entre les très bons enseignants qui font progresser, ceux qui sont bons mais peuvent vous prendre de haut et ceux qui sont insuffisants, même dans les connaissances, j'ai eu de tout. Mais, globalement, les enseignants sont bons : ils sont passionnés, ils essaient de donner les bases de la discipline, tant sur le plan méthodologiques que sur celui des connaissances. J'ai eu une très bonne surprise, avec un doctorant passionné et passionnant, qui m'a appris les ficelles du commentaire de texte ; et une mauvaise surprise, avec une doctorante (également) qui était très limite sur le plan des connaissances.

En archéologies, les enseignants sont souvent remarquables, car passionnés. Ça été le cas, par exemple, en Archéologie du Proche Orient, ou, en L1, mes enseignants d'archéologie grecque et d'archéologie romaine.
En L3, la plupart des enseignants sont très bons. De plus, comme les groupes sont petits, le message passe facilement. Il y a tout de même des exceptions... C'est le cas de deux doctorants. Le premier n'a pas la fibre pour enseigner... Il prend tout le monde de très haut, casse allègrement les exposés, et ne se donne pas la peine de faire des reprises. L'autre est brillant, mais son cours est tellement théorique, qu'il n'en ressort rien. Et puis, il y a l'ensignant qui vous fait bosser sur sa thèse pendant tout un semestre... ce n'est pas une très bonne idée. 

Les étudiants... en L3, la plupart sont brillants. Il y a bien sur des exceptions, ceux qui sont passés en troisième année, sans que l'on comprenne pourquoi... Ceux qui sont au taquet, mais qui ne progessent plus... ou ceux qui se sont trompés d'orientation ou de séminaire... En général, ceux là nous donnent les plus grands éclats de rire lors des leurs exposés, à leur dépend... ce n'est pas gentil, mais c'est comme cela. Et on a intégré les prépas. Certains sont exceptionnels, d'autres ont plus de mal ou ne savent pas faire un commentaire de textes, d'autres enfin ne sont pas géniaux, mais s'estiment supérieurs, notamment par rapport aux étudiants qui n'ont connu que l'université. À la fin de l'année, il y a égalité entre les deux groupes. 

Rétrospectivement, les élèves de L1 et de L2 paraissent particuliers. Au premier semestre, au fur et à mesure que l'hiver avance, on sent une partie des élèves de plus en plus décontenancée, par le volume de travail et par les exigences d'une partie des professeurs. Le second semestre a été marquée par la grève, donc une grande partie des élèves est passée en L2... Là, les choses se sont compliquées et certains ont vite abandonné. Des environs 250 élèves de L1 en histoire, on s'est retrouvé un peu plus de 50 en L3. 

Globalement, ces trois années ont été vraiment passionnante... Mais, je suis encore plus heureux de pouvoir attaquer mes masters

29 juillet 2011

La Libye (suite)

Parfois, la presse a tendance à forcer sur les titres les intertitres...
Par exemple, dans cet article publié par Marianne du 23 juillet 2011 :
"La population soumise depuis la nuit des temps à une implacable terreur sait ce qui l'attend si elle bronche"...

Cette phrase est exactement tout ce que l'on apprend à ne PAS faire dans une dissertation. En effet, cela pourrait être cette famesue phrase d'accroche que tous nos professeurs nous exhortent à écrire au tête de notre introduction : accrocheuse, forte, elle attire le lecteur... sauf qu'elle est inexacte, excessive et en réalité creuse. 

Il y a d'une part cette “nuit des temps"... En histoire, cette notion n'existe pas ; rien n'est immuable, définitif. Il faut donc croire qu'il existe une nuit des temps journalistique. Tout étudiant qui utiliserait ce terme dans une rédaction serait immédiatement soumis à l'ire de son professeur et à la moquerie de ses camarades. Et le régime du colonel Khadafi n'existe que depuis 1969, lorsque le colonel renverse le roi Idriss Ier, donc la nuit des temps est bien loin... Encore, si Khadafi se prévalait d'une dynastie datant de la fondation de la colonie grecque de Cyrène, passe, mais là... 

Il y a ensuite cette terreur implacable. Vous connaissez, vous, une terreur d'État calme et douce ? une terreur d'État qui ne réprime pas toutes les oppositions qu'elle peut rencontrer ? Personnellement, je ne vois pas. Dans les dictatures, l'objectifs même de la répression est à la fois d'éliminer les oppositions et terroriser les autres pour qu'ils ne tentent pas de se rebeller. 

Enfin, il y a l'ensemble de ce titre absolu qui tente de nous montrer que le régime de Khadafi contrôle tellement bien l'ensemble du pays qu'il en devient le synonyme de la dictature la plus féroce. Oui, le régime du colonel Khadafi est terriblement répressif. Mais, à la différence du régime Syrien, qui semble encore plus terrible, il n'est pas parvenu à conserver un contrôle absolu du pays ; et avant même l'intervention des forces aériennes sous mandate de l'ONU, une partie des opposants se sont révoltés et ont occupé des villes. 

Ainsi, les titres des articles de presse sont tellements excessifs, qu'il manque de crédibilité... C'est sans doute la rançon de l'urgence de l'écriture et de la volonté d'happer le lecteur. 

25 juillet 2011

La Libye et la Seconde guerre mondiale

Les médias font grand bruit des avancées ou des retraites des opposants libyens au colonel Khadafi, mettant en avant la prise ou telle ou telle ville. Tout d'un coup, une avance de 50, 60 kilomètres et la prise d'une ville stratégique devient un événement militaire majeur et ouvre aux insurgés la route de Tripoli.

Mais, une rapide étude des campagnes d'Afrique du Nord, entre le 10 juin 1940, date de l'entrée en guerre de l'Italie, et le 7 mai 1943, date de la prise de Tunis, montre qu'en Libye, les combats ne peuvent que se dérouler de cette manière.
Les problèmes stratégiques, les problèmes logistiques, le manque de point d'arrêt, implique que l'on ne se bat pas en plein désert. On se bat pour prendre une ville, qui est un centre logistique, une source de ravitaillement en eau et un point de défense.
Pendant la Seconde guerre mondiale, le front bougeait de trente, de cent, de cent cinquante kilomètres. Et pourtant, on ne pensait pas entrer dans Tripoli toutes les semaines. 

Il se trouve que les journalistes ne semblent pas connaître ces contraintes, tout du moins dans la grande presse. C'est dommage, car s'ils les connaissaient, ils essaieraient de ne pas s'emballer à chaque avance et de ne pas se désespéré à chaque retrait des insurgés. 

25 juillet 2011

Master histoire et archéologie

La L3 est finie...

J'attaque les masters... Les, parce que je veux faire un master en archéologie médiévale et un master en histoire du haut Moyen Âge. 

Les questions sur : suis-je un historien et un archéologue restent en suspens... Oui, je vais faire de la recherche, mais en ai-je la capacité ? Ma recherche va-t-elle être de qualité.

D'abord, les sujets :

- En archéologie, l'habitat d'élite urbain laïque au haut Moyen Âge...

- En histoire, la Septimanie (ou Narbonnaise) des années 420 aux années 820...

Ensuite, l'enthousiasme... 

Il est énorme

(à suivre)

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5 mai 2011

Licence et Master

Voilà, c'est la fin de l'année... Presque, encore une semaine de partiels avant l'entrée en Master...

La vraie question arrive maintenant : 

- peut-on dignement considérer à se considérer “historien” en commençant son master, parce que (enfin) on va faire de la recherche ?

Je ne sais pas... 

En tout cas, je voudrais le croire, et du coup, je suis super excité à l'idée de faire mon master d'histoire et mon master d'archéologie...

(à suivre)

19 janvier 2011

Sens de l'histoire et politique

Un homme politique qui n'a pas le sens de l'histoire peut-il être un grand chef d'état ?

C'est une question essentielle qui se pose pour les chefs d'états actuels. En effet, un Clemenceau, un De Gaulle ou un Churchill, qui ont tous laissé des écrits politiques ou des mémoires, inscrivent leur action politique dans l'Histoire. Certes, les trois hommes mentionnés ont eu à affronter une épreuve majeur, celle d'une guerre. 

Il semble auojourd'hui qu'en France, les hommes politiques n'ont pas de connaissances historiques importantes. Cela vient d'une part de leur formation, d'autre part de l'éloignement de l'Histoire comme élément déterminant de la politique. 

Une grande partie des hommes politiques est passée par l'Institut des Études Politiques (Sciences Po) et l'ENA. Dans ces deux institutions, on apprend l'Histoire contemporaine, celle du XXe siècle. Dans cette histoire, le seul grand sujet clivant, c'est celui de la France de Vichy. Mais, ce sujet semble aujourd'hui éloigné des débats politiques. Les hommes politiques passés par ces institutions n'évoquent plus le rôle de Jeanne d'Arc, l'importance des Sans Culottes ou les effets du désastre de Sedan.

De plus, les éléments et les références historiques importants qui ont fait la vie politique jusqu'aux années 1990 ne sont plus présents dans la vie politique. Le clivage entre marxiste et libéraux, clivage également fondé sur les sciences historiques, est devenu marginal. La science historique n'est plus un enjeux de débat.

Les seuls débats qui subsistent sont mémoriels. Ils agitent l'hémicycle sur la reconnaissance des crimes ou du rôle de la France. Lors de ces débats, on se rend compte du manque de connaissances historiques de nos hommes politiques. 

Ce manque de connaissances historiques, de références historiques me semble préjudiciable. Parfois, dans certaines situations nationales ou internationales, comme un déplacement en province ou la crise libyenne, ce manque me paraît devenir un problème dans la décision politique essentielle de nos dirigeants. 

3 janvier 2011

Histoire et Archéologie

Le débat entre histoire et archéologie est il utile ?

C'est une question posée dans les deux unités, celle d'histoire et celle d'archéologie au sein de l'Université. 
La question ne se pose pas pour les période préhistoriques : il n'y a pas de sources écrites. La question ne semble pas se poser pour le XXe siècle, car la recherche sur les artefacts relève plus du patrimoine. Mais, quid des périodes historiques ?

Certains archéologues souhaitent que l'archéologie ait une logique propre et se détache de l'Histoire ; certains historiens estiment que l'archéologie n'est qu'une science auxiliaire, chargée de confirmer les sources écrites.

Évidemment, aucune de ces deux idées n'est totalement valable : l'archéologie des périodes historiques ne peut se passer des sources écrites ; l'histoire ne peut laisser de côté les fouilles et les découvertes matérielles.

Le débat entre les deux sciences est nécessairement utile. Elle ne peut, elle ne doit se résoudre à une seule réponse. Les deux approches sont valables indépendamment, mais sont encore plus utiles ensemble pour résoudre quelques réponses. Évidemment, l'intérêt n'est pas de savoir quelle tête avait Henri IV. Mais plutôt, pour la période du Moyen Âge, de comprendre la dynamique des terroirs, la logique de leur occupation ou l'évolution des habitats d'élite, afin d'essayer de percevoir de manière plus clair et plus précise les changements sociaux observés, peut être avec retard, dans les textes. C'est aussi de comprendre sur le long temps, la manière dont les terroirs se forment et se modifient, afin, par la suite, de comprendre la mise en place du village, du bourg, de la zone géographique. C'est, pour l'historien, d'ouvrir un horizon qui est parfois limité par les sources écrites, pour l'archéologue de placer des mots sur des artefacts, des structures ou des unités bâtis. C'est aussi, pour les deux, une tentative de donner vie au texte et de contextualiser l'objet. 

Ces deux axes sont sans doute essentiel. Et, je ne vois pas, pour le Moyen Âge, comment on pourrait se passer de l'une, ou de l'autre approche. 

3 janvier 2011

Bonne année, bonne histoire

Bonne année à tous... 

Bonnes Histoire...

Je vais essayer d'être un peu plus actif sur ce blog et essayer de donner des idées en Histoire. Pour l'instant, c'est plutôt le moment des examens... Alors bonnes révisions à tous...

3 novembre 2010

Marc Bloch

Mon héros en histoire, c'est Marc Bloch... Ce n'est pas original, mais c'est une réalité. Historien génial, co-fondateur de l'école des Annales, spécialiste du Moyen-Âge, inventeur de concepts innovants, analyste génial de son temps, résistant et martyr de la milice, il a tout bien.

Depuis la rentrée (il y a un mois, déjà... et pas eu le temps de revenir sur le blog), j'ai découvert les labyrinthes de la Sorbonne. Et dans ces labyrinthe un double joyaux : la bibliothèque Louis Halphen, consacrée au Moyen-Âge, et le fond Marc Bloch, avec les livres du maître...

Alors, quelle émotion (si, cela existe aussi pour un historien) quand je suis rentré dans ce fond et que j'ai pris, lu et utilisé un livre de Marc Bloch... S'il existe des bonheurs pour les historiens, en voilà un... S'il existe des étapes dans la sensation de rentrer dans le métier, je l'ai bien franchit...

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